On va pas tourner autour du pot : en 1990, la presse française de montagne, pilotée par Jean-Michel Asselin à la tête de Vertical (Glénat), a servi de caisse de résonance à l’une des plus grosses falsifications de l’histoire de l’himalayisme. Et Jean-Claude Marmier, président du GHM à l’époque, a fermé les yeux comme un bon petit soldat du système chamoniard-commercial. Résultat ? Des alpinistes morts en croyant que la face sud du Lhotse était « faisable » en solo parce que la machine médiatique l’avait vendu comme ça.
Retour sur les faits, brut de décoffrage.
1987-1988 : Le Slovène balance une « trilogie » nocturne, mauvais temps, sans témoins, sans photos potables. N’importe quel journaliste honnête aurait dû rigoler et demander des preuves. Pas Asselin et sa bande : ils gobent et publient dans Montagnes Magazine et les premiers Vertical. Déjà, l’odeur de bidon.
Octobre 1989 : Face nord du Jannu en solo. Encore zéro preuve tangible. Vertical en fait des tonnes.
Avril 1990 : Le gros coup. Face sud du Lhotse en solo, 62 heures. Asselin publie dans Vertical n°28 (p. 61) des photos soi-disant prises au sommet… sauf que ce sont les diapos de Viki Grošelj (expés 1981 et 1989), volées, inversées et créditées au menteur. Texte signé Asselin : « Au sommet, il a tout juste eu le temps de photographier la combe ouest de l’Everest ». Pathétique.
1990-1991 : Le type jure partout (dans Vertical, en Italie, en Inde, en Slovénie) qu’il a pris lui-même les photos au sommet. Asselin laisse passer, amplifie, pendant que les posters et la marque de fringues « Great Escapes » inondent les magasins de Chamonix et ailleurs. L’argent rentre, la pub Glénat tourne à fond.
1993 : Grošelj découvre le vol de ses diapos, envoie une lettre furieuse le 9 septembre 1993 directement à Jean-Michel Asselin (boîte postale Vertical, Grenoble). Demande rectification immédiate. Réponse d’Asselin ? Le silence ou un article bidon (« Du rififi en Slovénie ») qui esquive le problème. Enquête slovène officielle : le gars avoue enfin qu’il n’a jamais eu de photos du sommet. Contradiction totale avec tout ce qu’il avait raconté avant.
Et Marmier dans tout ça ? Président du GHM, l’instance qui est censée représenter l’élite et l’éthique de l’alpinisme français. Il n’a jamais levé le petit doigt. Pas une déclaration, pas une enquête, rien. Le GHM a laissé pourrir une des plus grosses tricheries de l’histoire sans broncher. Pourquoi ? Parce que remettre en cause le cirque médiatique aurait gêné les copains, les sponsors, les pages de pub.
Conséquences ? Des gars sont partis sur la face sud du Lhotse en se disant « si le Slovène l’a fait en solo, moi aussi je peux essayer ». Et ils y sont restés. Des morts inutiles, directement liées à la désinformation servie par Asselin et validée par le silence de Marmier et du GHM.
Trente-cinq ans plus tard, Asselin sort des bouquins sur « les mensonges à l’Everest » comme si de rien n’était. Contrefeu minable pour faire oublier qu’il a été au cœur de la pompe à fric sur le mensonge du Lhotse.
La vérité, c’est que ces gens-là ont sali l’alpinisme français pour des ventes de magazines et des contrats publicitaires. Ils ont laissé un escroc devenir une star, et des alpinistes honnêtes en payer le prix de leur vie.
Pour creuser les preuves (lettres, citations, photos volées, enquêtes slovènes), voir les archives détaillées ici :
- Le but de l'escroquerie
- Cesen et Vertical dans leur sordide
- Enquête slovène minutieuse
- Viki Groselj et Ivano Ghirardini
- Sans les contrefaçons mafieuses
On n’oubliera pas.
Escrocs74 – toujours là pour rappeler qui a trahi l’esprit de la montagne.
